Patan et Modhera
puits à degrés
Je mets mon réveil à 4h du matin, j’attendais mon rickshaw pour 4h15. Mais voilà qu’à 3h55, on frappe à ma porte assez vigoureusement… j’enfile un pull et vais ouvrir, c’est mon rickshaw qui est trop en avance… Je lui demande de me laisser 10 minutes pour me préparer.. Mais voilà, lorsque je ressors exactement 10 minutes plus tard, plus de rickshaw ! Aaaaaaah ! Il faut savoir que mon hôtel était dans une petite cour, à l’angle entre deux ruelles de mécaniciens, très sombres et sales…
Voilà comment, à 4h du matin, motivée comme tout, je me retrouvais en train de marcher dans la rue en compagnie de rats ! C’est une infection, des rats de partout couinant à vous en déchirer les tympans. Quelques personnes dans la rue, « hello, hello » . Euuuh oui oui, aurevoir ! Je finis par apercevoir un rickshaw, je l’arrête et en 10 minutes, me voilà à la bus station. Un petit vendeur de journaux me montre le bus que je dois prendre, et j’y monte dedans. C’est parti pour quelques heures de bus pour atteindre Patan vers 9h du matin.
Raja
Les rickshaws y sont tout déglingués, mais vraiment pas chers. J’en prends un pour me rendre au puits à degrés. Les puits à degrés sont finalement de magnifiques et immenses puits composés de plusieurs volées de marches afin d’atteindre facilement et agréablement le niveau de l’eau. les structures sont magnifiquement décorées et sculptées.
Là, dans le parc, je rencontre deux hommes (dont je n’ai jamais vraiment su le nom je suis désolée…) très très sympathiques, qui me font visiter le puits, avant de m’amener à 200 mètres de là voir la piscine de la maharani et des anciennes colonnades. Nous admirons de jolies perruches. Enfin, ils m’emmènent voir un temple. Le temple en lui-même n’a rien d’extraordinaire, en revanche, vit là un prêtre, maître de yoga et… l’homme qui parlait au paon… Oui, cet homme est très connu dans l’Inde entière car il y a un paon là bas qui vient quand il l’appelle… « bâteau » me direz-vous, il l’a apprivoisé… C’est ce que je pense également, mais je les ai choqués lorsque j’ai osé
dire ça alors je me suis tue et me suis contentée d’admirer Raja et d’assister à une démonstration de yoga .
écorces de grenade donnant la couleur jaune
Après cela, je leur dis que je rêve de visiter une fabrique de sarees patolas. Ils connaissent le propriétaire de celle qui est la plus cotée et m’y emmènent. J’en ai énormément appris sur cette technique. Alors le saree patola est le saree le plus cher car le plus difficile à réaliser.
cochenilles donnant la couleur rouge
Le saree patola est un sari en soie dont les designs sont réalisés avant le tissage. C’est à dire que l’on prend les fils un par un, et que par la technique des nœuds, on teint les fils de différentes couleurs (naturelles) de façon à réaliser un dessin (généralement des éléphants). Les fils sont ainsi disposés sur le métier à tisser et le tissage peut commencer. Cela prend entre 1 à 10 ans pour créer un saree (7 à 9 mètres) patola ! !
technique des noeuds et de la teinture
Je vais ensuite prendre un petit déjeuner au bureau de l’un des deux gars et je leur parle de mon idée d’aller à Modhera, voir le Modhera Sun Temple. J’ai déjà vérifié les horaires de bus. Les garçons proposent de m’y accompagner… en voiture ! Adorables !
J’accepte, et nous passons un très bon moment. Le Modhera Sun Temple est également une beauté architecturale ! Toujours en très bon état, le Temple reçoit les deux premiers rayons du Soleil de la Terre deux jours par an, lors de l’équinoxe.
Il est finalement temps pour moi de retourner à Ahmedabad. Je prends le bus de retour, puis rentre à l’hôtel et vais finalement manger dans un grand restau bien sympathique, mais où les souris dansent sous les tables.
Pierre Indigo