Sans les petits inconvénients, l'Inde ne serait plus l'Inde !
Lever 5h15 ... je réveille Paul qui n'a pas de réveil, et à 5h30, nous sommes en bas. Mais nous sommes bien les seuls... ni Narda, ni Nico ne sont là. Panne de réveil ? Nous les attendons puis, ne connaissant par leur numéro de chambres, décidons de partir afin de ne pas manquer le lever du soleil.
Car ce matin, nous louons de nouveau un bateau afin d'assister aux ablutions. Un couple de français résidant à la même guesthouse monte également avec nous. C'est magnifique !
Il fait très clair, et malgré cela, le soleil n'est pas encore levé. Nous nous en mettons plein la vue, puis décidons de descendre avant le retour devant la guesthouse afin de faire cette fois le retour à pied, par les ghats. Nous buvons non pas un mais deux chaï, les meilleurs que j'ai bu jusqu'à maintenant en regardant des brahmanes fumer.
Puis nous continuons notre chemin et alors que nous regardons un mini concert, nous croisons Nico qui nous rejoint. Son réveil avait malheureusement 1/2h de retard par rapport à sa montre, et il nous attendait donc en bas, croyant qu'il était 5h30 alors qu'il était 6h. zut ! pas cool ! Nous décidons d'aller nous faire un bon petit déj à la german bakery dont tout le monde nous vante les mérites.
Malheureusement, à 6h30 du matin, elle n'est toujours pas ouverte, donc c'est parti pour une petite promenaaaadeuuh. Dégustation de petit déjeuner mmmmmmh quel délice !! Sweety, j'ai même testé le smoothy façon indienne ! C'est bien loin de notre smoothy irlandais mais c'est goûteux malgré tout.
Nous repassons à la guesthouse où se trouve Narda, qui nous annonce qu'elle nous attendait à 5h30... sur le toît... décidément !
Nous partons tous les quatre à la découverte de l'autre côté des ghats (nous avons l'habitude de marcher toujours vers le même endroit, bien touristique) et entrons donc dans une partie très calme. Il fait chaud, très chaud. Puis nous apercevons de loin une mosquée, et décidons de partir à sa recherche, par les ruelles. Ascension de l'escalier beaucoup plus haut qu'il n'y paraît... "hello" "hello" "hello" de toutes part dans les rues, des sourires, des demandes de photo, bien plus agréable que l'autre côté. Nous trouvons enfin la mosquée, très jolie de l'extérieur, dans la cour, mais la salle intérieure n'a absolument aucun intérêt.
Nous croisons l'un des employés de la guesthouse avec qui nous discutons longuement dans les rues, qui nous emmène vers un joli temple, swaminarayan temple, très coloré, très calme et frais. Nous nous reposons un moment assis sur des bancs à l'intérieur du temple, puis repartons vers une fabrique de soie, toujours escortés et guidés par ce cher monsieur, qui nous emmène ensuite (sur demande) à la mehrotra silk factory, une boutique de véritable soie bon marché. J'achète un petit foulard tout simple.
Nous rentrons ensuite à la guesthouse (qui n'a toujours pas de poulet...), pour se reposer. Paul va directement se coucher, Nico, Narda, Shane et moi discutons sur le toît.
Je reçois soudain un message de kingfisher airline sur mon portable, m'annonçant que mon vol de retour Calcutta-Chennai a été supprimé, me priant donc de les contacter, ce que je fais avec l'aide de Narda, j'ai du mal avec l'accent de mon interlocutrice. Je prendrai donc un vol la veille au soir, ce qui ne me permettra pas de prendre un train de nuit de Gaya à Calcutta comme je l'avais esperé initialement... Il faudra régler cela plus tard...
Shane a acheté des cerfs-volants afin de jouer avec les enfants... qui ne sont jamais venus. Il est néanmoins très impatient de tester seul, car il voit quelques points de couleur voler dans le ciel. Le petit commis de cuisine lui montre comment faire, et lorsque nous partons, il en est à son troisième cerf-volant... et n'a toujours pas réussi à le faire voler.
Nico va se coucher et je vais réveiller Paul, nous partons nous promener avec Narda. La ville est beaucoup trop bruyante, nous nous retrouvons donc sur les ghats, puis à la guesthouse. Nico nous rejoint pour aller dîner à la german bakery.
J'avais choisi un repas thaï, dans lequel il n'était pas censé y avoir de champignons... malheureusement pour moi, le cuisinier avait dû l'oublier. Pas grave, je me suis rattrapée sur le lassi.
Alors que Nico et Narda se lèvent tôt le lendemain matin pour faire la balade en barque, je profite d'une grasse matinée. Puis nous allons nous promener tous les 4, petit déjeuner à la ganga fuji Home, très bon aussi. Nous nous promenons encore un peu, avant de tous aller faire le check-out à la guesthouse. Nous partons tous environ en même temps, et Narda et moi allons toutes deux à Bodhgaya. Nous galérons pour trouver des billets de train, et finissons par prendre le train du soir en 3 A/C, la première fois que je voyage dans cette classe. Du coup, après cela, nous n'avons plus le temps d'aller visiter tous ensemble l'université comme nous l'avions prévu, nous allons donc déguster un thali dans un petit restau indien désert et très bon.
Puis c'est l'heure des adieux, des aurevoir plutôt on espère.
Dans le train avec Narda, nous rencontrons un monsieur venant de Singapour qui se rend également à Gaya pour la troisième fois. Il nous annonce qu'il sera trop tard pour aller dormir dans un monastère à Bodhgaya comme nous l'avions prévu initialement.
Pour explication, Bodhgaya se situe à 12 km de Gaya (où se trouve la gare) et est le lieu sacré des bouddhistes puisque c'est dans cette ville que Buddha a reçu l'illumination sacré sous le figuier.
Nous restons donc dormir dans un petit hôtel miteux à Gaya, où les lits s'apparentent de près ou de loin à une planche couverte d'un drap sale. Peu importe, nous n'y restons que quelques heures. En effet, je devais au départ passer toute la journée à Bodhgaya, ce qui aurait été emplement suffisant afin de tout visiter, mais suite à mon changement de vol, je vais devoir prendre un train à 9h... heureusement que les temples ouvrent tôt !
A 5h15, nous sommes donc à Bodhgaya, en train de visiter le Mahabodhy temple. Des incantations y sont récitées, des moines bouddhistes prient, l'atmosphère est pieuse et très reposante. Nous allons voir l'arbre également dans l'enceinte du temple, ainsi que le lac où Buddha médita également une semaine, et dans lequel des poissons, achetés, sont relâchés. Autant dire qu'il y en a des poissons ici !!!
Nous allons ensuite voir la statue de Buddha géante mais malheureusement, vous ne verrez pas les photos... mauvaise maneuvre d'appareil photo... C'est un immense Buddha en pierre blanche s'élevant au pied d'une allée, au milieu d'un parc, lequel était fermé par une grille.
Sur le chemin du retour, nous admirons quelques monastères (tibétains, japonais, chinois...) malheureusement pas encore ouverts au public.
Puis nous allons prendre un bon petit déjeuner.
Je m'en vais ensuite à la recherche d'un rickshaw, avec l'aide de M. de Singapour. Impossible d'en trouver un qui accepte de m'emmener en ville ! (Si, un... pas moins de 500 rps !!! nous avons payé 80 rps à 3 l'aller!). Il n'y a aucun rickshaws, ils ont tous peur car ce jour là se préparaient les prochaines élections (qui ont lieu à partir du 16) et la police est donc présente partout à Gaya. La plupart des chauffeurs de rickshaws n'ayant pas le permis, ils ne s'aventurent pas sur les routes.
Un indien qui a entendu mon souci, (en pleine discussion avec un rickshaw ne voulant pas bouger de Bodhgaya) propose très gentiment de m'emmener un moto. Un hollandais qui se trouve près de lui me dit de lui faire confiance, et n'ayant pas d'autres choix, j'y vais. Je ne le remercierai jamais assez ! Cet homme, célibataire endurci, a tenu un restaurant pendant des années, avant d'arrêter son business pour aller s'occuper des pauvres à la campagne, principalement des enfants à qui il apporte de la nourriture tous les jours...
Il est très content de pouvoir m'aider malgré son emploi du temps de ministre ! Je lui donne ma monnaie (80rps) pour l'essence, et il m'en remercie grandement. Grace à lui, je suis arrivée à tant pour prendre mon billet de train, general ticket, il n'y avait plus d'autres places disponibles et ces billets là se prennent le jour même. Qu'il y ait de la place ou non, tout le monde obtient son billet.
Un indien me prend gentiment sous son aile alors que je suis perdue dans la gare. Il prend le même train que moi, même classe (lui non plus n'a pu obtenir d'autres billets). Il aide déjà une femme et sa fille âgée de quelques mois, qu'il a rencontré dans une autre gare où le mari se faisait du soucis a savoir comment sa femme pourrait voyager seule...
Dans le train, nous sommes plus d'une trentaine dans un compartiment pour 9 ! C'est une horreur. Pire que sleeper class, les lits du haut ont été transformé en planches pour les bagages, où hommes et valises s'entassent et s'enchevêtrent.
Beaucoup d'enfants, de bébés qui pleurent, de personnes qui restent debout (moi-même, 1 ou 2h). Mes pieds sont piétinés, mes oreilles sifflent... Mais c'est une très bonne expérience ! Bien sûr, certains voyageurs de cette classe sont pauvres, très pauvres (mais uniquement 2 dans le wagon entier n'ont pas de billet), mais les autres sont juste comme cette femme et son bébé, cet homme ou cet étudiant, des personnes qui comme moi, n'ont pas pu obtenir de billets car le train était plein. Simplement, pour les gens de basse classe, le train n'est jamais plein. On pousse un petit, s'encastre, ça rentre !
Et puis il y a de l'animation ici ! des vendeurs de chai, petits casse-croûtes qui font peur à voir (mais sont en fait très bons!), des petites filles jouant de la musique pour gagner quelques sous...
Je discute, on est aux petits soins pour moi, on me fait promettre de ne plus JAMAIS voyager dans cette classe ...
J'en ressors noire de la tête aux pieds, fatiguée de n'avoir pas pu m'endormir et d'avoir voyager 8h debout, à moitié assise ou bien assise.
Je prends un taxi afin de rejoindre l'aéroport. Le trajet dure 1h30, je peux ainsi me faire une première idée de Calcutta : gris, sale, assez pauvre. je vous en dirai plus dans 1 semaine ! J'attends longuement à l'aéroport, et vais donc m'acheter 2 livres sur l'Inde : being indian de Pavan K Varma que je viens juste de commencer mais qui me plaît énormément, à propos de qu'est-ce qu'être indien, tous les stéréotypes que peuvent avoir les occidentaux pour finalement tenté de répondre à cette question si complexe, et un autre, the white tiger de Aravind Adiga, dont on m'a tant vanté les mérites. Je vous dirai ça.
Lorsque je monte dans l'avion, je passe rapidement la première classe afin d'aller trouver mon siège en normal mais là... il doit y avoir une erreur, l'aurais-je déjà passé ? Je me renseigne auprès d'une hôtesse qui me remmène en première classe. OUAOUUUH ! C'est juste superbe ! un siège deux fois plus large, avec un repose-pied et pleiin de place pour les jambes et la possibilité de s'allonger sans déranger le passager derrière soi. Une télé dans un accoudoir, un plateau dans l'autre. Une petite lampe ajustable et au-dessus de ma tête, des vapeurs parfumés, tout simplement magnifique ! Autant dire que je fais un peu tâche au milieu de tout ça, fatiguée, des poches sous les yeux, noire de saleté...
Cela ne semble pas répugner mon voisin qui discute, me demande si je sors en boîte à Chennai, qu'il espère m'y revoir, et devant mon air ébahi face à tout ce luxe, me dit que je ressemble à une princesse... Ah.
Je m'endors rapidement, et ne me réveille qu'au son de la voix annonçant l'atterrissage et nous demandant de bien vouloir relever notre siège et attacher notre ceinture. Quel bonheur!
Je dors encore dans la voiture, je prends une douche rapide à la maison avant d'aller me rendormir, des images et des récits plein la tête.